Alors que, dans nos sociétés, l’humain doit de plus en plus se conformer à un monde technique, marchand et désincarné, Barbara Claus interroge cette idéologie rationaliste qui semble vouloir circonscrire nos vies et qui prétend que tout doit être contrôlable et contrôlé. Touchant à toutes les sphères de notre quotidien, à notre tissu social et culturel autant qu’à notre intimité, ce conformisme, qui est nourri par des visées consuméristes, a pour conséquence de limiter l’expérience humaine, voire d’encadrer la créativité afin qu’elle ne dérange personne. Dans son exposition, Barbara Claus invoque les frontières entre l’espace intime, l’espace de création et le monde extérieur. Créant in situ, et développant de nouvelles mises en situation, l’artiste déploie diverses stratégies poétiques pour dialoguer avec le lieu qu’elle investit. Dans ce contexte, elle explore des notions telles que l’usure, la disparition, l’incomplétude et l’obsolescence. L’exposition Temps sombre présentée à Plein sud invite au partage d’expériences en convoquant une multitude de directions, de regards et de touchers. Elle est conçue comme un espace de vulnérabilité et de défis dans lequel l’artiste veut surprendre et se surprendre, faisant le pont entre le passé, le présent et l’avenir.
Biographie
Barbara Claus affirme : « Ma vie d’artiste ne se résume pas à une liste d’expositions, d’études, de résidences, de collections, etc. qui souligne ma position hiérarchique dans le milieu de l’art actuel. Ma vie d’artiste est un cheminement de fond, un choix de vie complexe décidé jeune, pour lequel je me suis investie entièrement. Depuis plus de 30 ans, ce parcours est jonché d’expériences heureuses, de doutes, de moments d’ateliers insoupçonnés, de silences, autant que d’humbles réalisations en réponse à ma quête de sens. »
Remerciements de l’artiste
Je remercie Plein sud de m’avoir fait confiance.
Je remercie l’artiste-verrier Dylan Duchet, dont le savoir-faire a su donner vie à ces non-formes qui ponctuent l’espace.
Je remercie également le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son aide à la recherche et création.
- {Je suis trou 17-09-14 ; 17:23}, 2015
- Gypse, forages, poussière
122 x 244 x 61 cm
- Je suis trou 17-09-14 ; 17:23 (détail), 2015
- Gypse, forages, poussière
122 x 244 x 61 cm
- {Temps sombre} (détail de l’exposition)
- Gypse, forage
Photo : Barbara Claus
