Bertrand R. Pitt

Tumultes

20 mars au 18 avril 2004
Installation vidéographique et sonore
Lauréat de la Bourse Plein sud (2003)

Vernissage le samedi 20 mars à 13 h
Un opuscule rédigé par Martin Boisseau a été lancé le jour du vernissage.

Avec Tumultes, Bertrand R. Pitt propose une installation vidéographique où se conjuguent simplicité des moyens utilisés et efficacité des effets obtenus. Trois séquences vidéo se dévoilent tour à tour et créent un environnement dans lequel le visiteur est invité à vivre une expérience où s’entremêlent contemplation, fascination et réflexion.

En entrant dans la salle, en retrait par rapport aux deux autres séquences vidéo, un plan d’ensemble montrant une rivière est diffusé dans un téléviseur posé au sol. La caméra est fixe et il n’y a pas de trame sonore. L’image est apaisante. En second lieu, sur le mur du fond, un petit écran diffuse en gros plan des mains qui écrivent, puis qui froissent et défroissent du papier. Le son du crayon sur le support ainsi que les bruits du papier froissé accompagnent ces actions. Ici, l’artiste a travaillé par superposition d’images en transparence. Il est intervenu de la même façon sur la trame sonore. Faisant face à cette deuxième séquence, des images de ce qui semble être des flammes sont projetées sur un très grand écran et des sons qui font penser au crépitement du feu se font entendre. Ce mur de flammes est envahissant et inquiétant. Cependant, à force de regarder et d’écouter, le doute s’installe. Les flammes ont décidément une consistance inhabituelle et les sons rappellent étrangement ceux du papier froissé. Et si l’artiste avait manipulé l’image et le son pour faire illusion ? Mais si ce n’est pas ce que l’on croit, qu’est-ce que c’est ? Commence alors pour le visiteur un second parcours, à la recherche d’indices qui pourraient donner un sens à sa lecture de l’œuvre. Et, grâce à d’habiles jeux de renvois entre les différents éléments visuels et sonores, ; Les mains qui froissent le papier peuvent être vues comme une métaphore de la création artistique, alors que l’écran de flammes référerait au résultat de ce processus de création, comme si l’imaginaire de l’artiste se trouvait projeté sur le mur. La présence d’éléments naturels que sont le feu et l’eau peut également amener une dimension symbolique à la compréhension de l’installation. L’œuvre mettrait en scène la rencontre de forces contraires, destructrices, mais aussi régénératrices. Plus simplement, cette rivière qui s’écoule, ce feu qui crépite ne nous parleraient-ils pas du temps qui fuit inexorablement ?
— Sylvie Pelletier

Notice biographique

Né à Laval en 1969, Bertrand R. Pitt vit et travaille à Montréal où il a obtenu en 1996 une maîtrise en arts visuels (Université du Québec à Montréal). Depuis le début de sa carrière en 1994, il a présenté des installations vidéographiques dans près d’une dizaine d’expositions individuelles et autant d’expositions collectives. Ses œuvres ont été exposées au Québec — Montréal, Laval, Québec, Saint-Jean-sur-Richelieu, Sherbrooke —, ailleurs au Canada — Edmonton — ainsi qu’en Suisse — Lausanne, Bâle.

Remerciements

L’artiste remercie le Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien financier ainsi que les donateurs de la Bourse Plein sud : monsieur Maurice Forget, monsieur Charles S.-N. Parent et le collège Édouard-Montpetit.

Tumultes, 2003. Trois détails de l’installation vidéographique